Le Harlem Shake : de la tendance virale à un levier de marketing digital local

En 2013, des millions de personnes gesticulent sur une même musique, dans une sorte de folie chorégraphiée et absurde…
Plus de 50 000 vidéos publiées en quelques jours, 250 millions de vues dans le monde en un mois.
Mais que cache réellement le phénomène viral du Harlem Shake ?
À l’origine : un mouvement culturel détourné
Le Harlem Shake est, à l’origine, une danse hip-hop née dans les années 80 dans le quartier d’Harlem à New York.
Rythmée, saccadée, exubérante, elle symbolisait à l’époque un exutoire pour les jeunes afro-américains, mêlant liberté de mouvement et énergie brute.
Mais c’est loin des rues de Harlem qu’elle fait un retour inattendu.
Le 2 février 2013, Filthy Frank, vidéaste japonais excentrique, publie sur YouTube une vidéo absurde dans laquelle lui et trois amis dansent déguisés sur le morceau « Harlem Shake » de Baauer, producteur de trap américain.
La musique démarre sur une simple phrase : “Con los terroristas…”, samplée de Hector el Father, ex-chanteur reggaeton.
Le même jour, un groupe australien publie une autre version, encore plus délirante. Le buzz est lancé.
Un phénomène mondial… et controversé
L’effet domino est immédiat : écoles de commerce, armée américaine, marques comme Coca-Cola ou Oasis, et même des équipes de NBA comme les Miami Heat participent à leur tour.
Mais derrière l’humour, certains y voient un geste politique ou un symbole d’émancipation.
Des étudiants en Égypte seront arrêtés pour avoir dansé le Harlem Shake. En Tunisie, des manifestations islamistes visent ceux qui participent.
Un sémiologue écrira d’ailleurs un article intitulé “The Harlem Shake : derrière l’absurde, un appel à la révolution”, y voyant une métaphore de notre société individualiste, désordonnée, mais en quête de renouveau collectif.
De la tendance virale à une stratégie de marketing digital
À cette époque, j’étais chef de projet web pour le groupe Metin, en charge de 35 sites internet représentant des marques automobiles comme Peugeot, Citroën, Audi, Skoda, DS, Kia, Volkswagen, etc.
Avec peu de budget pour du référencement payant, mon équipe et moi avons eu une idée audacieuse :
➡️ Créer un concours de Harlem Shake dans chaque concession Peugeot.
Objectif : générer du trafic sur les sites, booster la notoriété locale, et apporter une image jeune et dynamique au groupe.
Mise en œuvre : un vrai projet digital multicanal
Nous avons :
Organisé et filmé chaque Harlem Shake dans les concessions, en coordonnant les équipes et les chorégraphies (tournage, costumes, mise en scène…)
Monté les vidéos avec Final Cut Pro
Créé une page de vote sur chaque site local + le site groupe
Lancé une campagne d’emailing auprès des clients pour les inviter à voter
Conçu des visuels de promotion (bannières, affiches internes, réseaux sociaux)
Les résultats : entre cohésion interne et visibilité externe
📌 Effet #1 : interne
Une forte cohésion d’équipe, une ambiance détendue, une énergie collective.
Les collaborateurs ont sorti de leur routine pour participer à un projet ludique, original et fédérateur.
📌 Effet #2 : externe
Un trafic en hausse sur les 35 sites web, une image jeune et innovante du groupe, et des clients qui ont découvert :
les nouveaux sites vitrines
les fonctionnalités de prise de RDV atelier en ligne
les offres de véhicules neufs et d’occasion
Un exemple en vidéo ci-dessous :
Conclusion
Le Harlem Shake n’a pas été qu’une simple tendance web. Il est devenu pour nous un véritable levier de communication locale, d’engagement interne, et de marketing digital low-cost mais impactant.
Preuve qu’avec un peu de créativité, de timing et d’audace, un phénomène viral peut devenir un formidable outil de branding et d’activation business.